philippebustePublier un blog... Ça me ramène aux époques pré-adolescentes, vous savez, ces moments où l’on consigne sur un carnet ses états d’âme, ses espérances et ses chagrins... Mais ces carnets intimes, pas question de les faire lire à qui que ce soit !
Est-ce qu’en vieillissant on perd sa pudeur ? Sans doute... Aujourd’hui, mettre en montre ses interrogations, ses certitudes, ses turpitudes, devient un (une ?) mode d’existence sociale.
Mais publier, c’est aussi une arme. La formidable opportunité de l’Internet réside dans cette facilité, combattue par beaucoup, mais qui reste l’esprit de ce medium : chacun peut recevoir, et chacun peut émettre. Ainsi, les idées se répandent, subversives ou convenues : puissent les premières avoir raison des secondes !
De plus en plus (et particulièrement en France depuis l’avènement du P’tit Nicolas) l’information est manipulée. Les contre-vérités, les aberrations, la malhonnêteté pour tout dire, de nos dirigeants, de nos représentants (!), se diluent dans un conformisme confortable dont l’inculture générale fait le lit.
Anastasie a posé ses ciseaux, elle n’en a plus besoin : nous allons les yeux bandés...
Alors, peut-être, publier un blog est-ce défaire un peu le bandeau ? Seule cette interrogation sera mon excuse.

Tout ce qui tend le discours vers le partage d’idées ou d’idéaux participe de la rhétorique. Seul l’humour permet de ferrailler à fleurets non-mouchetés sans risquer le sang.
Et puis, le rire est ce qui se partage le mieux et ce dont on se souvient le plus volontiers.
N’attendez-donc pas que je sois sérieux : l’irrévérence, la mauvaise-foi patentée, le cynisme (et même parfois son contraire, le sarcasme), la rigolade rabelaisienne, et cette certaine distance qui permet de rire de tout y-compris de soi-même, tireront les rênes de l’instrument aratoire dont j’entends user pour défricher un coin de jachère : mon jardin public.